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 5:00 PM ~~ Tea Time [Vivi]

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Miss Grace E. Beckett
«Admin : DUCHESS »
Miss Grace E. Beckett
♠ Parchments : 83
♠ Where are you ? : Probably at home~~
♠ Habilities : Choisir des étoffes ?
♠ Camp : Le camp de son frère, bien sûr~~
♠ RPG Age : 24 ans
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♠ Dealing ♠
҂ ORIGINES : Aucune ~~
҂ PROFESSION :
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MessageSujet: 5:00 PM ~~ Tea Time [Vivi]   5:00 PM ~~ Tea Time [Vivi] Icon_minitimeVen 28 Jan - 1:27

Grace contempla son miroir avec lassitude. Depuis quelques temps, elle devait bien admettre que son reflet la décevait un peu. Il lui semblait qu’elle avait l’air fatiguée, pâle. Ça ne lui plaisait pas du tout. Certes, elle devait être la seule à avoir remarqué ce minuscule changement. Car ce qu’elle prenait pour une catastrophe sans précédent était à peine visible. Certes, ce n’était pas la fin du monde. Mais cela signifiait qu’elle ne pouvait pas sortir. D’ailleurs, ce n’était pas seulement son air qui était fatigué. Elle ne dormait probablement pas assez. Donnant quelques ordres évasifs à sa dame de chambre pour que l’on retarde l’heure de son réveil dans les prochains jours, elle se leva et quitta la pièce.
Il devait être onze heures du matin, elle était fin prête à paraître en public, et pourtant, elle n’en ressentait pas l’envie. Comme si elle avait été… malade ? Non, cela ne pouvait être vrai. Une maladie risquait de contrarier tous ses plans, elle serait forcée de rester cloîtrée chez elle et ne pourrait recevoir qui que ce soit. Faisant claquer ses talons sur le sol de marbre rose, elle gagna rapidement la salle à manger où l’attendait un déjeuner frugal.

« Margaret… qu’ai-je prévu pour cet après-midi ? »

La dite Margaret était une femme un peu ronde, d’un âge relativement avancé, originaire de France. Elle maîtrisait cependant aussi bien le français que l’anglais, et se débrouillait suffisamment en espagnol pour se révéler souvent indispensable. Elle n’était pas laide, d’ailleurs, et Grace pouvait facilement l’emmener en sortie sans avoir honte. Cela s’avérait généralement très pratique, et bien des fois, Grace allait se promener avec Margaret pour seule compagnie.
Au départ, Grace l’avait engagée pour penser à sa place. Enfin, penser. N’exagérons rien. Disons simplement que Margaret était là pour rappeler à Grace ses rendez-vous, ses engagements, et même parfois pour lui souffler à l’oreille le nom d’un interlocuteur hasardeux. Ne pensez pas que Grace avait une mauvaise mémoire, mais il était si facile de se reposer sur quelqu’un qu’elle en oubliait parfois qu’elle aurait parfaitement pu s’acquitter seule de cette tâche. Par ailleurs, il lui semblait qu’elle faisait là une bonne action, car cette Margaret était sans le sous quand elle lui avait proposé de l’embaucher. Ainsi, elle avait toutes les bonnes excuses du monde pour n’avoir rien à mémoriser.

« C’est que… Mademoiselle… vous n’avez rien prévu pour aujourd’hui… »

Grace se retourna d’un coup, les yeux écarquillés, vers Margaret. Comment cela était-il possible ? Jamais elle n’avait une journée inoccupée. Même quand elle s’était blessée à la cheville en tombant dans les escaliers de son manoir et qu’elle n’était pas capable de se déplacer seule, elle avait continué de recevoir ses voisines pour le thé. Il était impossible qu’elle ne fasse rien de sa journée. Semblant réfléchir un instant, elle délaissa complètement son repas pour se consacrer à ce nouveau problème. Problème d’ailleurs, qui la laissa perplexe. Secouant lentement son éventail, plus par réflexe que parce qu’il faisait chaud, elle resta songeuse.

« Qui pourrions-nous inviter, Margaret ? »

Elle avait de nombreuses relations à Port Royal, la plupart parfaitement hypocrites et calculées, mais tout de même importantes. Cependant, il lui semblait que la compagnie de ces femmes était ennuyante, et indigne d’intérêt en ce jour peu ordinaire. Elle s’affala sur un fauteuil, complètement catastrophée. Il serait facile de juger sa situation. Elle aurait sûrement eu l’air ridicule, si quelqu’un de l’extérieur avait assisté à la scène sans en comprendre les enjeux. Mais la réputation de Grace se jouait tous les jours, par ses relations sociales. Si elle invitait la mauvaise personne, ou si elle oubliait d’inviter quelqu’un d’important, cela pouvait se révéler hautement dramatique. Il était alors très facile de juger ce comportement si l’on n’avait pas idée de ce que cela représentait.
Il lui fallait agir finement. Elle savait que sa voisine était en froid avec une autre jeune femme de Port Royal, récemment mariée. Elle ne pouvait donc inviter ni l’une, ni l’autre. C’est alors que la solution lui apparut. Si simple finalement, si accessible. Personne ne pourrait le lui reprocher, et elle ne courrait véritablement aucun risque à l’inviter. Satisfaite de son choix, Grace griffonna une brève invitation de son écriture fine, et cacheta l’enveloppe.

« Vous n’avez qu’à… envoyer quelqu’un porter ceci chez Lady Grey »

Margaret acquiesça et quitta la pièce. Une fois seule, Grace se surprit à se perdre dans ses pensées. Elle avait fini par se rappeler de tout. Des détails, des petits moments joyeux qui avaient peuplé son passé. Et en y repensant, Elvira avait souvent été là. C’était probablement la meilleure amie de Grace. La seule vraie amie, peut-être. Car en y regardant de plus près, toutes ces femmes qui venaient papoter autour d’un thé le soir, dans son salon, n’étaient pas réellement des amies. Si Grace s’était liée à elles, c’était avant tout pour être admirée. Et il fallait avouer que cela marchait plutôt bien. Ces femmes venaient toujours la voir pour lui demander des conseils. Souvent d’ordre vestimentaire, plus rarement au sujet d’un comportement à adopter. Grace était presque devenue une référence à Port Royal, et elle adorait ça.
Mais c’était un véritable travail à plein temps. Elle passait des heures à choisir ses étoffes, la coupe, les couleurs. Ce n’était pas pour rien que Grace avait cette réputation. Elle était douée pour ça. Peut-être était-ce là son seul don, peut-être était-ce la seule chose qu’elle savait faire, mais du moins le faisait-elle bien. Et c’est en rêvassant à la fenêtre qu’elle se rendit compte d’une abomination. Elle avait invité Elvira pour 5 heures. Comme toujours. Seulement voilà, en apercevant son reflet dans la vitre, elle réalisa soudainement que la robe qu’elle portait, elle l’avait déjà mise, deux mois et demi auparavant, lors d’une promenade, et qu’elle avait croisé son amie ce jour-là.
C’est ainsi que, dans une panique on ne peut plus sincère, tout le manoir se mit au branle-bas de combat afin de permettre à Grace d’être prête à l’heure. Tandis que les cuisiniers s’afféraient à la confection de macarons de toutes les couleurs, les femmes de ménages et les garçons d’écurie avaient été mis à contribution dans l’arrangement de la pièce. Tout devait être absolument parfait, et pour cela, Grace était intransigeante. Elle avait même viré une jeune fille une fois, pour son inefficacité.

A cinq heures pétantes, la jeune femme était fin prête. Si en coulisse les derniers préparatifs se faisaient, elle n’avait plus à s’inquiéter. Elle était maîtresse de la situation. Vous me direz, Elvira étant une amie proche, Grace aurait pu relâcher la pression. Mais ça, elle avait sûrement oublié comment faire. Vêtue d’une jolie robe vert amande, elle attendit patiemment, assise sur son divan de velours blanc, qu’on lui annonce l’arrivée d’Elvira.
Celle-ci ne tarda d’ailleurs pas, et Grace, dans sa joie de la revoir, en aurait presque oubliée les règles de bienséance. Elle se leva et prit les mains d’Elvira dans les siennes, gantées.

« Ma chère amie ! Je suis si heureuse que vous ayez accepté mon invitation ! Je craignais de ne vous l’avoir envoyée trop tard… »

Un sourire bienveillant collé au visage, Grace invita son amie à s’asseoir, et en profita pour chuchoter quelques mots à l’intention de Margaret qui se tenait à l’écart de la pièce. Celle-ci sortit immédiatement pour aller demander à ce que l’on fasse venir le service à thé et les petits gâteaux, qui ne tardèrent pas à arriver.

« Vous prendrez bien une tasse de thé, je présume ? J’ai demandé que l’on prépare des macarons ! Je sais que vous les aimez. »

La question était superflue, Grace avait invité Elvira à prendre le thé. Mais par pure politesse, elle avait préféré demandé. L’on n’attendit d’ailleurs pas de réponse avant de remplir les deux petites tasses d’un magnifique service de porcelaine finement décoré.

« Fait-il froid dehors ? »


Dernière édition par Miss Grace E. Beckett le Ven 4 Fév - 1:36, édité 1 fois
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Elvira von H. Beckett
«Admin : ◊ LADY - MARRIED TO THE DEVIL »
Elvira von H. Beckett
♠ IRL Age : 31
♠ Parchments : 415
♠ Where are you ? : ❝In the arms of my husband.❞
♠ Habilities : ❝1# Good Shooter. 2# Excellent handling of weapon. 3# Conspiracy. 4# Mean. 5# Traitor.❞
♠ Camp : ❝Long live to the King.❞
♠ RPG Age : 27years old.
♠ Quote :
“Nothing can harm us
when God leads us”
"Deo Dvcente Nil Nocet" ━ East India Trading Co. Motto. | Blason de la Famille de Hanovre.
5:00 PM ~~ Tea Time [Vivi] Coa_of17

♠ Dealing ♠
҂ ORIGINES : Germano-britanniques.
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MessageSujet: Re: 5:00 PM ~~ Tea Time [Vivi]   5:00 PM ~~ Tea Time [Vivi] Icon_minitimeLun 31 Jan - 8:55

5:00 PM ~~ Tea Time [Vivi] Sans_t435:00 PM ~~ Tea Time [Vivi] Po10

There’s so much life I’ve left to live. And this fire’s burning still. When I watch you look at me I think I could find the will to stand for every dream.

Une main s’échappa d’une incroyable pile de draps soyeux et colorés, entremêlés sur le vaste grand lit en baldaquin. Il faisait déjà jour, et ce, depuis déjà trois bonnes heures. Les courbes gracieuses et nues d’une jeune femme qui se réveillait d’un très court sommeil apparurent au grand jour, face aux rayons du soleil illuminant chaque parcelle de sa peau d’albâtre. Elle sortit de sa léthargie en posant enfin pieds sur le grand tapis d’Orient, couvert de nombreux fils dorés, et cousu à la main. Ce bien personnel, et matériel, lui avait valu une petite fortune, mais Elvira ne se privait de rien pour embellir son quotidien de très belles choses expansives. Elle aimait se faire plaisir.

Lady Grey ouvrit délicatement les paupières, et détailla la pièce dans laquelle elle se trouvait. Sa chambre lui semblait si vaste et chaleureuse, en ce beau matin. Arpentant les quatre coins de ses appartements, l’aristocrate s’arrêta près du grand miroir encastré dans un épais tableau en bois, plaqué contre le mur. Se souriant à son propre reflet, Elvira remit correctement une boucle blonde derrière son oreille, puis s’empressa de se diriger vers son gigantesque dressing, caché par la lourde porte annexe au coin de la chambre aux tentures pourpres, et étouffantes. Un délicieux parfum englobait les luxueux appartements de lady Grey, un parfum de rose. Elvira s’empara de quelques fleurs séchées, déposées dans un petit vase peint à l’huile, et se mordilla instinctivement la lèvre inférieure en le reposant bien au fond. Quelque chose lui manquait, ce matin. Quelque chose lui paraissait étrange. Comme une horrible sensation de déjà-vu.

Elle fit volte-face en percevant un faible gémissement, depuis son vaste lit. Un homme y était couché. Elvira le jaugea du regard, indifférente à sa présence, et souhaita intérieurement qu’il eut terminé de se préparer pour quitter son manoir avant que ses domestiques ne viennent se promener vers l’aile nord de la gigantesque bâtisse. La nuit dernière avait été tumultueuse, chaude, et érotique, comme à la fin de chacune de ses petites soirées indiscrètes et privées. Mais à présent, cet homme n’avait plus rien à faire ici, et encore moins dans sa vie. Lady Grey soupira, résignée, et pénétra lascivement dans la salle de bain de manière à faire sa petite toilette du matin. Ordonnant à Madge de remplir la baignoire en marbre blanc d’eau brûlante, Elvira en profita pour jeter un discret coup d’œil vers sa chambre. L’inconnu s’en était allé. Un sourire encadra ses minces lèvres rosées.


« Madame… fit la voix aiguë de Madge, les sourcils froncés, inquiète pour sa maîtresse.
- Cela suffit, Madge, vous pouvez partir.
- Bien madame. »

Suivant méchamment du regard la domestique rousse, Elvira attendit patiemment que cette dernière eut quitté la pièce pour ôter son lourd peignoir en soie, décoré de nombreuses petites perles. Plongeant complètement nue dans la chaleur de ce bon bain, la belle émit un soupir d’aise. Elle sentait chaque muscle endolorit se détendre au contact de l’eau, lui prodiguant ainsi une intense sensation de bien-être. Elle se lava le visage, puis frotta à l’aide de l’éponge imbibé d’un liquide ambré très mousseux chaque parcelle de son frêle corps satiné. Au bout d’une bonne heure et demie, Elvira sortit de son bain, et entoura son corps d’une serviette blanche, s’emparant aussitôt d’un peigne pour coiffer sa chevelure blonde. Effectuant de longs mais délicats mouvements sur l’ensemble de ses cheveux à l’aide de la brosse, Elvira fut tellement distraite, qu’elle n’entendit pas le bruit familier de Madge, qui frappait à la porte de la salle de bain. Elvira soupira d’exaspération, et enfila aussitôt un peignoir couleur lavande sous son corsage blanc immaculé, avant de pousser la poignée de la porte.


« Une lettre de la part de miss Beckett, mylady. »

Elvira fronça ses fins et épilés sourcils blonds tout en prenant la dite invitation des mains de Madge. Néanmoins curieuse et suspicieuse de ce genre de lettre, lady Grey ferma la porte au nez de la domestique, puis déplia le parchemin afin de se plonger dans une lecture approfondie des désirs de la petite princesse aristocratique. Un sourire vint décorer ses minces lèvres lorsqu’elle eut terminé de lire la requête de miss Beckett, et c’est avec enthousiasme, qu’elle franchit les portes de son incroyable dressing pour en ôter une robe, ainsi que des chaussures bouclées à hauts talons assorties. La robe qu’Elvira avait opté pour son rendez-vous en compagnie de miss Beckett était d’un beige rayonnant, parsemé de fils d’or, et d’argent. Le corsage qui lui enserrait la taille était constitué de soie, rendant la robe extrêmement douce au touché, et s’avérait de plus être d’une teinte légèrement plus foncée que le tissu même de la robe. Les pans de son vêtement traînaient au sol, masquant de ce fait ses petites chaussures vernies, parfaitement bien entretenues.

Elle fit atteler une calèche dans le grand jardin de son manoir, et grimpa à l’intérieur, accompagnée d’une petite ombrelle blanche, parsemée de grossiers mais élégants nœuds blancs en tissu pour éviter que les rayons du soleil ne viennent frôler d’un peu trop près son visage parfaitement poudré et maquillé pour l’occasion. Elvira leva ses yeux verdâtres vers la petite fenêtre à sa droite, et contempla le paysage de la belle ville de Port Royal, de ses quartiers chics, échoppes réservées aux bourgeois des gigantesques résidences, et anciens manoirs. Lorsqu’enfin les roues de la calèche se stoppèrent sur des petits cailloux, Elvira ressentit comme un pincement au cœur, ce dernier commençait même à s’emballer. Cela faisait un certain temps qu’elle n’avait pu serrer sa tendre amie Grace dans ses bras, et l’attente se faisait insoutenable. Descendant, aidée par le cochet qui lui tenait la main, Elvira plaça le manche vernis de sa petite ombrelle contre son épaule droite, et entreprit de se diriger vers la demeure de Grace Beckett, d’une démarche fière et souple.

Elvira leva sa main gantée de blanc et frappa doucement à la porte, attendant impatiemment que l’on vienne lui ouvrir. Lorsque ce fut le cas, la belle blonde fut aussitôt accueillie par les bras de son amie de toujours. Lady Grey lui rendit son sourire, comblée, et effleura le tissu des gants de Grace de ses doigts eux aussi gantés, lorsque cette dernière s’empara de ses mains. Un léger rire amusé s’échappa des lèvres colorées de rose d’Elvira Grey. Elle finit par lâcher les mains de Grace, et étreignit immédiatement amicalement la brunette, ne pouvant se retenir de la prendre dans ses bras durant quelques secondes.


« Ma chère amie ! Je suis si heureuse que vous ayez accepté mon invitation ! Je craignais de ne vous l’avoir envoyée trop tard…
- Je l’ai reçue par Madge, très chère, vous vous souvenez très certainement de ma gouvernante ! Elle est plutôt pointilleuse, je l’ai eue en mains propres avant même d’avoir réfléchis à la tenue que je comptais porter en cette douce journée… »

Prenant place là où Grace le lui indiquait, Elvira croisa les jambes, et caressa distraitement le tissu de sa longue et vaporeuse robe hors de prix. Une des mèches bouclées de son élégante coiffure vint se loger tout près de son œil droit, la noble la rangea derrière son oreille instinctivement.


« Vous prendrez bien une tasse de thé, je présume ? J’ai demandé que l’on prépare des macarons ! Je sais que vous les aimez.
- Oh, comme c’est fort aimable à vous ma chère Gray ! »

Un sourire satisfait naquit sur le visage de lady Grey, elle raffolait des macarons. Il s’agissait de son petit péché-mignon, et bien entendu, très peu de personnes en avaient conscience. Grace Beckett, sa meilleure amie, était même une des premières, tout comme Davidson, ou Aloha.

Elvira s’empara de sa petite tasse, et y ajouta deux sucres, puis un peu de lait, avant de boire une gorgée de son thé fumant.


« Fait-il froid dehors ? »

La question de Grace la fit nonchalamment sourire.


« Non, le temps est plutôt plaisant depuis quelques jours -- Il avait plu, samedi dernier, mais visiblement, cela n’a pas duré, malheureusement, j’ai toujours apprécié ces après-midis sous la pluie, cela me rappelle Londres… »

Lady Grey baissa lentement ses pupilles couleur émeraude vers le plateau en porcelaine, et susurra, d’une voix douce :


« Mais vous, comment allez-vous Grace ? Vous habituez-vous à Port Royal ? Vous savez, j’ai récemment croisé votre frère au fort Charles… »
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Miss Grace E. Beckett
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MessageSujet: Re: 5:00 PM ~~ Tea Time [Vivi]   5:00 PM ~~ Tea Time [Vivi] Icon_minitimeMer 2 Fév - 1:56

Le bruit discret des domestiques s’activant autour d’elle afin de satisfaire ses moindres désirs était l’une des choses que Grace appréciait le plus. Elle n’était pas méchante, intraitable et injuste envers ses employés. Ils n’étaient pas à plaindre. Mais elle était exigeante. Intransigeante, même. La moindre erreur était fatale. Elle ne faisait pas de frasque, n’humiliait personne, ne battait personne. Elle virait. Inutile de garder quelqu’un d’inefficace. Si on lui avait dit, bien des années plus tôt, qu’elle aurait à s’occuper seule d’une maison de cette manière, elle ne l’aurait pas cru. Sa réputation à Londres avait longtemps été bâtie sur son incroyable capacité à avoir l’air complètement stupide. Remarquablement douée à ce jeu, elle ne s’imaginait pas une seule seconde avec une responsabilité pareille. Tenir une maison demandait du sérieux et de la fermeté, deux qualités dont elle était visiblement totalement dépourvue. Une chance selon certains, un désastre selon d’autres. Toujours était-il que Grace bénéficiait d’un autre atout de poids pour ce genre de travail particulièrement ennuyeux. Car malgré son sincère manque de profondeur, dans de nombreuses circonstances, Grace était néanmoins maline. Cela lui suffisait. Elle tenait sa maison à coup de faveurs et de sourires, elle se faisait apprécier de ses gens pour être respectée et enfin, obtenir ce qu’elle voulait. Cela expliquait probablement pourquoi tous semblaient trouver un certain plaisir à travailler pour elle.

Ainsi, même lorsque, comme ce jour-là, Grace décidait de changer entièrement l’aménagement de son ‘petit’ salon de réception, ses domestiques parvenaient à s’activer de bon cœur pour terminer dans les temps. Il fallut d’ailleurs appeler en renfort le personnel qui travaillait à son écurie, car les meubles étaient trop lourds, et les employés de maison ne s’en sortaient pas seuls. Du centre de la pièce, Grace avait dirigé les évènements d’une main distraite, tandis qu’elle discutait avec les habilleuses d’une toilette à préparer.
Si elle avait invité une de ses stupides voisines, jalouses de ses goûts vestimentaires et de ses charmes, elle n’aurait jamais pris un tel soin à s’organiser. Mais avec Elvira, c’était différent. Elle connaissait suffisamment son amie, tout comme la réputation qui la suivait, pour savoir qu’elle devait faire les choses bien. Par orgueil, peut-être. Par jalousie, un peu. Elvira était gouverneure, elle avait réussi là où bien d’autres avaient échoué. Et Grace n’était rien qu’une fausse veuve éplorée, seule. Riche, mais seule. Tout ce qu’elle avait, c’était son monde. Sa beauté, ses robes, et l’admiration de toute la haute société de l’île. Elle ne pouvait y renoncer, et pour cela, elle avait besoin de surpasser Elvira, ne serait-ce que dans cet infime détail. Cette jalousie, Grace avait commencé à la ressentir lorsqu’une de ses ‘amies’ avait dit lors d’une soirée qu’elle trouvait la robe d’Elvira ‘rayonnante, et de très bon goût’. Grace avait cru faire une syncope.
N’allez pas penser que Grace considérait Elvira comme sa rivale. Elle connaissait son amie, et se savait plus jeune. La jeunesse était toujours un avantage, n’est-ce pas ? Si Grace était si certaine de sa beauté, ce n’était pas pour rien. Son miroir le lui rappelait chaque matin, et elle ne pouvait s’empêcher de se demander à quoi elle pourrait ressembler si elle avait été laide. C’était une de ses grandes réflexions philosophiques, à l’occasion. Du moins, quand elle n’était pas trop occupée à réfléchir à sa prochaine tenue, aux commandes à envoyer et à la couleur qui irait le mieux avec ses nouvelles boucles d’oreilles en diamants.

Si Grace mettait toute sa vie en scène, c’était uniquement pour avoir un contrôle absolu sur celle-ci. Et elle en oubliait certainement la spontanéité, qui, souvent, lui faisait défaut. Alors inviter Elvira ainsi, à l’improviste, c’était une sorte d’évènement, chez la jeune sœur Beckett, et elle devait admettre que cela l’inquiétait un peu. L’attente se faisait longue, et le tic tac de l’imposante horloge en marbre et bois était une véritable torture. Tout était en place, comme pour une levée de rideau, à l’opéra, ou au théâtre. Les personnages étaient à leur place, et quand Elvira se présenta à l’entrée de la demeure, tout sembla prendre vie.
Elle était si heureuse de revoir son amie qu’elle en oubliait les convenances. Peut-être n’était-ce pas si grave, au fond. Elles se connaissaient depuis si longtemps. Grace n’était pas si riche, peut-être. Ni même si noble, d’ailleurs. Mais à quoi bon s’encombrer de paroles inutiles ? Il était rare que la jeune femme fasse une entorse au savoir-vivre, mais peut-être n’était-ce pas une si mauvaise chose, après tout.

    « Ma chère amie ! Je suis si heureuse que vous ayez accepté mon invitation ! Je craignais de ne vous l’avoir envoyée trop tard…
    - Je l’ai reçue par Madge, très chère, vous vous souvenez très certainement de ma gouvernante ! Elle est plutôt pointilleuse, je l’ai eue en mains propres avant même d’avoir réfléchis à la tenue que je comptais porter en cette douce journée…
    - Je me souviens en effet… une chance qu’elle soit si consciencieuse alors ! »


En réalité, Grace n’avait aucune idée de qui était Madge. Elle était même absolument incapable de mettre un visage sur ce nom, alors un souvenir… Mais elle n’estimait pas nécessaire de le mentionner. La discussion n’allait tout de même pas s’éterniser sur le cas d’une pauvre gouvernante, aussi efficace et honnête soit-elle. Il était évident qu’en beauté comme en goût vestimentaire, Grace et Elvira se valaient. Les deux jeunes femmes avaient été gâtées par la nature, et ce que la nature n’avait pas fait, leurs ancêtres s’en étaient chargés, en amassant suffisamment de fortune pour leur offrir un train de vie plus qu’enviable. Ainsi, il n’y avait rien d’étonnant à les voir s’afficher vêtues d’étoffes si rares et si chères que peu de personnes pouvaient se les offrir. Grace était une adepte de la dentelle. Elle en était une adepte depuis plusieurs années déjà et n’en démordait pas. Ainsi rien d’étonnant à ce que sa superbe robe de taffetas en soit richement décoré. Son corset, trop serré peut-être, comme cela arrivait souvent, fermé par de petits boutons ornés d’émeraudes, l’empêchait presque de respirer. Il faut souffrir pour être belle, n’est-ce pas ?
Il avait suffit d’un coup d’œil à Grace pour comprendre que la robe d’Elvira aussi devait être hors de prix. Les privilèges de la noblesse, sûrement. Une chose dont elle ne pourrait se passer pour rien au monde. Elle reconnaissait d’ailleurs sans peine le talent évident de son amie pour choisir des couleurs parfaitement adaptées à son teint. L’invitant à s’asseoir sur l’un des divans nouvellement achetés, Grace en fit de même, tout en prenant soin de ne pas froisser plus qu’il ne le fallait la fragile étoffe.

    «Vous prendrez bien une tasse de thé, je présume ? J’ai demandé que l’on prépare des macarons ! Je sais que vous les aimez.
    - Oh, comme c’est fort aimable à vous ma chère Gray !
    - C’est toujours un plaisir, vous le savez bien ! »


Les domestiques s’étaient empressés d’apporter sur un plateau d’argent les petites friandises dont parlait Grace. Il aurait été malvenu de les évoquer si elles n’avaient pas été prêtes. Ainsi, une pyramide de petits macarons colorés fut adroitement posée sur la table basse, en compagnie de quelques autres gourmandises préparées spécialement pour l’occasion. Il semblait à Grace que son cuisinier s’était amélioré, dernièrement, dans la confection de ses pâtisseries préférées, et elle songea à l’en féliciter. Plus tard, peut-être. Tandis qu’un charmant jeune homme en costume de soie rouge, aux couleurs de Grace, servait le thé, la jeune fille prit délicatement entre ses doigts un macaron rosé. Retirant son gant pour accomplir cette action quelque peu banale, Grace laissa apparaître une main fine et pâle, presque fragile. En harmonie, certainement, avec l’image qu’elle essayait de renvoyer en permanence.

    « Fait-il froid dehors ?
    - Non, le temps est plutôt plaisant depuis quelques jours -- Il avait plu, samedi dernier, mais visiblement, cela n’a pas duré, malheureusement, j’ai toujours apprécié ces après-midis sous la pluie, cela me rappelle Londres…
    -Oh, vous les aimez ? Ce détail m’avait échappé. Comme c’est charmant ! Quant à moi, il me semble que je ne pourrais pas. Il est vrai que le temps de Londres est souvent gris… Je trouve cela bien triste, à vrai dire, car je craignais sans cesse, lorsque j’y résidais, que la pluie n’abime ou ma coiffure, ou mes tenues. »


Grace n’avait jamais apprécié le mauvais temps. Elle avait une peur maladive de se retrouver sous la pluie en publique. Elle jugeait cela inconvenant, surtout que les étoffes trempées se collaient à sa peau et que ses cheveux bruns quittaient l’ordre drastique dans lequel elle les avait organisés le matin pour tomber en cascade le long de son visage, sans forme. Non, vraiment, la pluie n’était pas le temps préféré de Grace, loin de là. Mais si ce point différait entre elle et Elvira, ce n’était pas pour rien. Leurs caractères n’étaient pas en tous points semblables, et il faut de tout pour faire un monde. Ainsi, la nostalgie de son amie à l’égard de l’Angleterre touchait Grace. Elle-même n’arrivait pas à regretter le temps où elle vivait en Angleterre, et n’envisageait plus de retour. Dans un sens, elle espérait qu’un jour, Elvira ressente la même chose. La même indifférence à l’égard de la métropole, la même envie de s’installer à Port Royal pour y rester.
    « Mais vous, comment allez-vous Grace ? Vous habituez-vous à Port Royal ? Vous savez, j’ai récemment croisé votre frère au fort Charles… »


Grace s’apprêtait à répondre de bon cœur lorsqu’elle eut un léger sursaut. Son frère. Bien sûr qu’elle savait qu’il se trouvait à Port Royal. Elle faisait partie de la haute société après tout, et elle était là bien avant son arrivée. Elle était au courant de tous les ragots, et c’était d’ailleurs comme ça qu’elle avait su qu’Elvira arrivait sur l’île. Cependant, pour Cutler, c’était différent, et elle préférait encore éviter le sujet plutôt que d’avoir à s’expliquer à propos de leur relation plus que tendue.

    « Je me porte à merveille ! Il est vrai que le climat ici est très différent de l’Angleterre, mais je le trouve tout de même plus agréable. De plus, depuis que j’ai emménagé ici, ma vie me parait bien plus paisible. J’avoue que je m’y plais. »


Elle éludait la dernière remarque d’Elvira. Elle n’était pas sans ignorer que ce n’était pas des plus corrects, mais c’était monnaie courante dans la haute société, et elle préférait encore faire comme si son amie n’avait rien dit. Elle but une nouvelle gorgée de son thé fumant, avant de reposer tranquillement la tasse, avec un léger tintement.

    « Et vous ma chère, ces derniers mois ont-ils été à votre goût ? Je dois admettre que je ne suis encore jamais allée me promener du côté du fort Charles. Je crois que je n’y serais pas à ma place… Mais je suppose qu’avec votre charge de Gouverneure, vous devez vous y rendre souvent, n’est-ce pas ?


Il était vrai que Grace ignorait totalement en quoi consistait le travail d’Elvira. Non seulement elle n’en avait aucune idée, mais en plus, elle n’avait même pas jugé bon de se renseigner à ce sujet. Après tout, si cela plaisait à son amie de lui en parler, elle était libre de le faire, mais Grace ne s’intéressait pas du tout à la politique ni aux affaires de l’île. Tant qu’elle ne croisait pas de pirates et tant que sa sécurité était assurée, elle ne voyait rien à redire. Peut-être valait-il mieux d’ailleurs qu’elle ne s’en mêle pas, étant donné son incompétence pour tout ce qui était politique. Elle n’agissait que par instinct, ou par humeur. Elle ne se donnait que rarement la peine de réfléchir à une question d’ordre politique, et les seuls dilemmes qu’elle avait à régler se jouaient au niveau des couleurs des étoffes. Cela lui était suffisant.
Cependant, il lui semblait en regardant son amie que celle-ci avait l’air heureuse. Elvira était tout simplement rayonnante. Son sourire, sa tenue, son visage, il semblait à Grace que la nouvelle gouverneure était dans une période heureuse de sa vie. Elle aimait à la voir sourire. Elle avait toujours préféré voir les gens sourire autour d’elle. Et Elvira était une amie proche. Une amie pour qui Grace aurait été prête à faire n’importe quoi. Ou du moins, presque n’importe quoi.

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Elvira von H. Beckett
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MessageSujet: Re: 5:00 PM ~~ Tea Time [Vivi]   5:00 PM ~~ Tea Time [Vivi] Icon_minitimeJeu 3 Fév - 3:19

Elvira Grey fixa sa petite tasse en porcelaine, et bu à nouveau quelques brèves gorgées, tout en analysant avec attention les moindres gestes de son hôte. Elle examina ses vêtements, sa toilette, puis sa resplendissante coiffure. Grace Beckett était toujours aussi sublime, dans n’importe quelle circonstance, elle dégageait une forte aura, un charisme inabordable et jalousé par bon nombre de femmes au sein de la noblesse Britannique. Tout comme Gray, la sulfureuse Gouverneur était un tantinet narcissique – voire complètement – et ne pouvait passer une seule journée sans s’admirer, sans contempler ses nombreux tableaux dispersés aux quatre coins de son grand manoir. Il lui arrivait même, trois ou quatre fois par semaine, d’ordonner la venue d’un peintre de renom, afin de se faire quelques nouvelles peintures à rajouter à sa déjà imposante collection. Le peintre y gagnait énormément, avec une cliente telle qu’Elvira Leonor Grey. Des montagnes de sacs d’or, des compliments excessifs, et un agenda bouclé pour de très nombreux mois, puisque la belle réclamait sa présence très souvent. Cet homme ne risquait pas de finir à la rue, enfin. Elvira était fière de faire progresser l’emploi au sein de sa ville, ainsi que d’immortaliser son incroyable beauté. Elle se permettait même d’exhiber ses toiles à qui avait la mauvaise idée de demander à les voir. Lady Grey avait comme peur de ne plus être aussi parfaite qu’avant, que le temps entache son charme, son charisme, et lui prenne un beau jour ce qui était l’une de ses plus intimes fiertés de femme accomplie. Lady Grey ne le supporterait pas. Elle ne supporterait guère de se faire évincer par des femmes beaucoup plus jeunes, et plus belles. Et encore moins de se réveiller un beau matin, anéanti, face à son miroir. Peindre son visage sous tous les angles était une manière pour elle de se faire une place dans l’Histoire, de ne pas être oubliée aussi facilement. Et que même siècle après siècle, ces peintures demeureraient encore là, aux yeux de tous. Et ils verront, à quel point elle était somptueuse. A quel point, elle avait réussit là où de nombreuses personnes ont échouées.

La peur de la mort était constante chez elle. Cela l’effrayait, et Elvira demeurait incapable de la confronter. Le simple fait de se dire, qu’un beau jour, cette dernière la frapperait, pétrifiait la Gouverneur. Elle en désirait pas mourir, elle ne le pouvait pas. Une vie entière ne suffisait pas à changer une mentalité, un pays, une ville, ou un monde. Non, il lui fallait bien plus de temps. Une éternité, voire plus. Elvira parue absente un court instant, perdue dans des rêves de grandeur, où l’Immortalité serait enfin accessible.

    « - Oh, vous les aimez ? Ce détail m’avait échappé. Comme c’est charmant ! Quant à moi, il me semble que je ne pourrais pas. Il est vrai que le temps de Londres est souvent gris… Je trouve cela bien triste, à vrai dire, car je craignais sans cesse, lorsque j’y résidais, que la pluie n’abime ou ma coiffure, ou mes tenues.
    - Ah, Gray, vous n’êtes pas la seule à craindre ces petits désagréments ! Bon nombre de femmes se plaignent du temps londonien, mais après tout, lorsque l’on vit dans une si magnifique ville, on ne peut que faire quelques concessions, n’est-ce-pas ? Londres me manque véritablement, pour tout vous avouer – quelques fois, je pense à y retourner. »

Hochant simplement la tête, affirmative, Elvira afficha un petit sourire satisfait. Cela lui procurait une intense sensation de bien-être de retrouver son amie. Elle commençait à s’énerver seule, dans son grand manoir, à trier des papiers, signer des condamnations en longueur de journée. Avec Grace, ce n’était plus la même chose. Elvira pouvait enfin avoir de réelles et vraies discussions typiquement féminines, et ce, avec une personne de confiance. Entourée en permanence d’hommes de différents calibres, que ce soit dans sa vie professionnelle, ou privée, Elvira n’en pouvait plus de la gent masculine. Un trop plein étouffant. Leurs remarques, leurs manières d’être la fatiguaient au fil des mois, et elle se devait d’avoir une compagnie féminine à côté pour se divertir, passer du bon temps à discuter, et ne pas exploser.

Elvira écoutait les dires de Grace, et ne retint pas un petit rire amusé. Il est vrai que Londres avait ses inconvénients, comme n’importe quelle ville. Mais Elvira appréciait énormément la capitale Britannique, la ville où elle avait passé ses années de femme, en compagnie de son défunt mari. La ville qui l’avait accueillie, les bras grands ouverts, et des sourires hypocrites rivés sur leurs visages poudrés ou emperruqués. Lorsque lady Grey pensait à l’Angleterre, son pays natal, elle avait presque toujours Cambridge en mémoire. Là, où elle était née. C’est à Cambridge que la belle blonde fit ses premiers pas dans la vie, dans le monde. Autrefois petite fille capricieuse, solitaire, et criarde.

    « - Je me porte à merveille ! Il est vrai que le climat ici est très différent de l’Angleterre, mais je le trouve tout de même plus agréable. De plus, depuis que j’ai emménagé ici, ma vie me parait bien plus paisible. J’avoue que je m’y plais.
    - Cela est bien vrai… constata Elvira, les bras croisés contre le délicat tissu de sa robe en soie. Je suis fière de vous, Gray, vous savoir en forme, et épanouie me remplis de bonheur ! Si vous saviez comme vous m’avez manqué, ma tendre amie. Renchérit l’aristocrate en lui prenant la main, amicalement. J’ai tant de choses à vous raconter ! »

Elvira lui répondit par un charmant sourire polit. Elle était amplement ravie de voir que sa meilleure amie se portait extrêmement bien, depuis le temps où les deux femmes ne s’étaient pas retrouvées, Elvira avait craint le pire. Pour la première fois de sa vie, la belle blonde redoutait la santé de Grace. Elle ne s’inquiétait pourtant pour personne au monde, pas même pour son propre géniteur. Mais Grace Beckett était comme l’exception qui confirmait la règle. Un rayon de soleil dans ses journées. Une personne fiable, de confiance, et d’un snobisme qui en ferait pâlir plus d’une. Lady Grey s’était toujours trouvé certaines affinités auprès des personnes snobes et arrogantes.

Finalement, Grace lui expliquait que Port Royal était une ville très agréable. Bien sûr, ce n’était pas exactement ce qu’elle avait dit. Mais Elvira enjolivait certaines choses, de manière à lui procurer d’intenses sensations de fierté. Elle tenait tant à ce qu’on reconnaisse qu’elle avait fait du très bon travail sur cette ville. Port Royal était désormais une forteresse anti-pirate. Avec des règles strictes, des décrets longs comme un bras, mais fiables, assurant aux citoyens de vivre heureux jusqu’à la fin de leurs jours. Lady Grey restait persuadée qu’une politique autoritaire offrait bien plus de bénéfices qu’une politique souple, comme le fit le Gouverneur Swann. Lord Beckett approuverait très certainement ses pensées, s’il se trouvait présent à cet instant précis. Après tout, n’étais-ce pas lui qui avait commencé ?

    « - Et vous ma chère, ces derniers mois ont-ils été à votre goût ? Je dois admettre que je ne suis encore jamais allée me promener du côté du fort Charles. Je crois que je n’y serais pas à ma place… Mais je suppose qu’avec votre charge de Gouverneure, vous devez vous y rendre souvent, n’est-ce pas ?
    - Plutôt, oui. Le fort Charles est même l’un des lieux où je serais le plus susceptible de m’y rendre – j’ai demandé, l’autre fois, à mon lieutenant en chef d’installer une chambre à côté de mon bureau, afin de pouvoir me reposer au moins quelques heures le soir – ce travail est tout bonnement épuisant ! Si vous saviez le nombre de crises d’insomnie qui m’ont assaillie ces derniers mois… »

Lady Grey reposa sa tasse, et s’empara d’un macaron d’une belle couleur rose vif, le portant délicatement à ses lèvres, embrassant légèrement le petit biscuit avant de mordiller dedans afin de le couper en deux et de le réceptionner à l’aide de sa langue. Très peu déçue – voire absolument pas – du parfum du macaron, la belle blonde afficha un sourire satisfait, et avala rapidement son gâteau. Elle avait toujours été complètement folle des macarons de toutes les couleurs, aux différents parfums, tous plus délicieux les uns que les autres.

Ce qu’elle avait fait ces derniers mois ? Oh, et bien, cela méritait réflexion. Elvira fronça les sourcils et fit mine de réfléchir un petit moment. Et là, cela lui tomba comme une sentence. Il n’y a pas longtemps, voire, depuis quelques jours à vrai dire, la belle avait refait une nouvelle soirée, comme Grace devait forcément s’en douter. Lady Grey sentit ses entrailles se tordre dans tous les sens en imaginant la tête de son amie lorsqu’elle apprendrait la nouvelle. Grace avait une sainte horreur de ses soirées-coucheries, et ce, depuis le jour où Elvira l’avait emmenée à l’une d’entre elles…Cela s’était très mal finit, et miss Beckett avait décidé de lui faire la tête pendant une longue semaine, avant d’enfin consentir à accepter les excuses de la blonde, et de lui reparler. Angoissée, la noble décida de prendre la parole, le plus sincèrement du monde :
    « - Ma très chère Grace, vous m’en voyez enchantée ! Mais ne dites donc pas que vous n’auriez pas votre place – je suis persuadée que – certaines personnes seraient fières de croiser votre chemin. Vous êtes si populaire en ville ! susurra Elvira d’un ton plus que mielleux, ayant décidé d’amener l’information dans la conversation, en la flattant un peu. Et magnifique, vous saviez que je n’entends que d’excellents échos vous concernant ? Elvira rit tout doucement, de son si beau rire cristallin, néanmoins – nerveux. D’ailleurs, j’ai un nouveau voisin, près de mon manoir, et il prétend pouvoir deviner l’avenir de ses interlocuteurs en lisant les lignes de leurs mains ! Surprise, et curieuse, j’ai décidé de m’en assurer de par moi-même – Et il m’a assuré que j’étais prédestinée à un grand avenir ! Tout comme ce que m’a raconté mon majordome vendredi dernier en sortant de mes appartements où j’avais passé la nuit avec votre frère accidentellement – et j’étais si étonnée qu’un simple voisin puisse être aussi talentueux ! Vous voyez très chère, vous devriez lui parler ! Il vous assurera sûrement, tout comme moi, que vous êtes, et resterez la plus grande icône de Mode que Port Royal ait connu… La blonde toussa très légèrement, en espérant que son information soit passée comme une lettre à la poste dans son long discours. Oh, j’ai tant de chance de vous avoir ! Un macaron ? »

Elvira prit un le petit plateau, et le porta près de Grace, pour qu’elle en prenne un. En attendant, la Lady s’en empara d’un vert, pistache, et le dévora délicatement.
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Miss Grace E. Beckett
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MessageSujet: Re: 5:00 PM ~~ Tea Time [Vivi]   5:00 PM ~~ Tea Time [Vivi] Icon_minitimeSam 5 Fév - 0:09

Port Royal… Une ville si éloignée de l’Angleterre. Une ville si… inconnue de la haute noblesse. Grace aurait sûrement détesté cette ville, si elle n’avait pas connu pire ailleurs. Il lui semblait même que Londres elle-même avait perdu ses attraits d’antan. Singapour représentait pour elle une sorte d’enfer, un endroit où se mêlaient la grossièreté et l’indécence. Londres était devenu une sorte de citée maudite à ses yeux, lieu de la trahison des siens, et siège du pouvoir, elle retournait vers cette ville toute la colère qu’elle avait emmagasinée depuis des années. Port Royal à côté apparaissait presque attrayante. Elle y trouvait tout le confort dont elle avait besoin, le climat était favorable à ses coquetteries et la petite communauté qui y résidait lui permettait d’exercer une influence bien plus grande qu’à Londres.
Elle n’envisageait plus de partir. Pour aller où, de toutes manières… Elle n’était attendue nulle part. Et cette ville lui avait ouvert les bras. Elle était bien. Elle était heureuse. Et elle avait Elvira. Elle avait d’ailleurs du mal à se l’expliquer. Le monde était-il donc si petit ? Elle était tellement loin de l’Angleterre qu’elle n’aurait jamais imaginé retrouvé dans cette ville Elvira et son frère. Cela lui semblait tout à fait incroyable. Mais si pour son frère, la nouvelle la laissait légèrement dubitative, en revanche elle espérait bien qu’Elvira resterait longtemps auprès d’elle.

« Ah, Gray, vous n’êtes pas la seule à craindre ces petits désagréments ! Bon nombre de femmes se plaignent du temps londonien, mais après tout, lorsque l’on vit dans une si magnifique ville, on ne peut que faire quelques concessions, n’est-ce-pas ? Londres me manque véritablement, pour tout vous avouer – quelques fois, je pense à y retourner.
- Je n’ai jamais été contre les concessions, vous le savez bien, mais tout de même, sacrifier ma coiffure… cela me parait aujourd’hui impensable… Je comprends que Londres puisse vous manquer, mais un jour, vous verrez les choses à ma manière, et vous n’aurez plus envie d’y retourner, je vous le promets ! »

Grace marqua une pause un instant. Si Elvira rentrait à Londres, elle se retrouverait à nouveau seule, et cette perspective ne la réjouissait pas du tout. Souvent, elle avait l’air d’avoir des amis partout où elle se rendait, mais en réalité, ces gens-là n’étaient pas des amis. Avec un peu de chance, leur conversation était agréable, mais bien des fois, ils étaient creux, hypocrites et ridicules. Rien à voir avec une véritable amie. Une personne à qui l’on peut se confier sans craindre de voir s’ébruiter dans l’heure tous ses secrets, une personne avec qui l’on peut, parfois, oublier la bienséance. Une personne de confiance. Il n’était pas toujours facile d’en trouver, et il était encore plus difficile de les garder à ses côtés.

« Et puis, ma chère, vous me manqueriez, si vous retourniez à Londres comme cela… »

Certes, cette phrase était tout à fait calculée. Grace n’avait aucune envie qu’Elvira reparte, et la prendre par les sentiments était peut-être une bonne idée… Cependant, il ne faut pas s’imaginer qu’elle n’était pas sincère. Simplement, elle choisissait son moment, voilà tout. Elle n’aimait pas spécialement étaler ce qu’elle ressentait, même dans le cercle privé, ainsi, lorsqu’elle le faisait, c’était bien souvent pour parvenir à ses fins. Mais après tout, il faut un moment pour tout, non ?
Aussi loin qu’elle se souvenait, Grace n’avait jamais vraiment eu d’autres amies qu’Elvira. Elle s’était remarquablement bien entendue avec le prince héritier, mais comme toute suivante, elle avait su rester à sa place, et elle n’était pas sûre qu’il puisse se souvenir d’elle après tant d’années.

« Cela est bien vrai… Je suis fière de vous, Gray, vous savoir en forme, et épanouie me remplis de bonheur ! Si vous saviez comme vous m’avez manqué, ma tendre amie. J’ai tant de choses à vous raconter !
- Il me semble que cela fait une éternité ! Mais vous n’avez pas changé, avouez-le, toujours aussi resplendissante. La même Elvira que je voyais à Londres. J’ai hâte que vous me racontiez tout ce que j’ai pu manquer ! »

Grace ne mentait pas tout à fait. Si Elvira n’avait pas énormément changé physiquement, elle savait que sa personnalité avait évolué avec les années. Cependant, elle ne s’en choquait pas. Si certaines attitudes de son amie lui semblaient étranges, cela avait toujours été le cas par le passé, et elle préférait s’attacher aux points positifs. C’est alors que le plus naturellement du monde, elle lui retourna la question.

« Plutôt, oui. Le fort Charles est même l’un des lieux où je serais le plus susceptible de m’y rendre – j’ai demandé, l’autre fois, à mon lieutenant en chef d’installer une chambre à côté de mon bureau, afin de pouvoir me reposer au moins quelques heures le soir – ce travail est tout bonnement épuisant ! Si vous saviez le nombre de crises d’insomnie qui m’ont assaillie ces derniers mois…
- Je crains que la charge de gouverneure ne vous fatigue trop ma chère, faîtes bien attention à vous ! Vous savez comme le sommeil est important pour votre teint… Si le cœur vous en dit, prenez donc quelques jours de repos, et rendez-moi visite ! Il y a suffisamment de chambre dans cette demeure pour vous accueillir et vous êtes la bienvenue ! »

Pauvre Elvira. Grace la plaignait sincèrement. Elle se savait elle-même tout à fait incapable de ce genre de travail. Peut-être était-ce pour cela qu’elle se plaisait tant dans son rôle de duchesse qui ne doit rien faire de ses journées. Au moins sauvait-elle sa santé. Tout en buvant lentement son thé, Grace se demanda ce qui avait bien pu pousser son amie à devenir gouverneure. Elle lui avait toujours connu une ambition démesurée, mais tout de même… Un poste comme celui-là demandait un tel sérieux, que Grace se représentait plus cela comme une punition que comme un avancement. Elle ne comprenait pas bien pourquoi Elvira avait voulu se lancer dans une chose aussi ennuyeuse que la politique. C’était tout bonnement trop compliqué pour la jeune femme, qui pourtant respectait tout à fait le choix de son amie, aussi absurde que cela puisse lui sembler.

« Ma très chère Grace, vous m’en voyez enchantée ! Mais ne dites donc pas que vous n’auriez pas votre place – je suis persuadée que – certaines personnes seraient fières de croiser votre chemin. Vous êtes si populaire en ville !, un fin sourire se peignit sur les lèvres de Grace. Elvira n’avait peut-être pas tort, après tout… Et magnifique, vous saviez que je n’entends que d’excellents échos vous concernant ? Avalant une nouvelle gorgée de son thé fumant, Grace leva son regard bleu océan vers son amie, en fronçant légèrement les sourcils. N’en faisait-elle pas un peu trop ? Voilà qu’elle se mettait à parler comme une bourgeoise cherchant désespérément à être acceptée dans les goûters de Grace… Cela ne lui ressemblait pas, et si Grace en éprouvait tout de même une certaine fierté, elle en resta néanmoins troublée.
D’ailleurs, j’ai un nouveau voisin, près de mon manoir, et il prétend pouvoir deviner l’avenir de ses interlocuteurs en lisant les lignes de leurs mains ! Surprise, et curieuse, j’ai décidé de m’en assurer de par moi-même – Et il m’a assuré que j’étais prédestinée à un grand avenir ! Tout comme ce que m’a raconté mon majordome vendredi dernier en sortant de mes appartements où j’avais passé la nuit avec votre frère accidentellement – et j’étais si étonnée qu’un simple voisin puisse être aussi talentueux ! Vous voyez très chère, vous devriez lui parler ! Il vous assurera sûrement, tout comme moi, que vous êtes, et resterez la plus grande icône de Mode que Port Royal ait connu… »

Elvira avait parlé si vite que Grace en resta clouée sur place. Son cerveau n’avait même pas eu le temps d’analyser correctement l’information qu’on lui avait envoyé, et les seuls mots qui résonnèrent dans sa tête furent « icône de mode». Ainsi, Elvira le pensait vraiment ? Rien n’aurait pu faire plus plaisir à Grace que de se savoir admirée par son amie. Elle n’avait pas compris un traître mot de l’anecdote avec ce voisin bizarre, mais elle n’en avait que faire. Légèrement étourdie par tant de compliments en si peu de temps, Grace secoua légèrement ses cheveux pour revenir à la réalité.

« Oh, j’ai tant de chance de vous avoir ! Un macaron ?
- Un… ? Oh ! Oui, merci »

Il n’était peut-être pas de notoriété publique que Grace réfléchissait lentement, cependant ses proches pouvaient le certifier, il lui fallait toujours un temps de pause avant d’enregistrer correctement une information. Et c’est exactement ce qu’il se passa à cet instant. Ne sachant trop que répondre fasse à cette pluie d’éloges totalement inattendue, Grace sourit, et croqua dans son macaron, saveur vanille. Elle plongea son regard au fond de sa tasse, un sourire aux lèvres, tandis que petit à petit, les phrases se reconstruisaient dans sa tête, comme un puzzle. Il fallut une bonne minute d’ailleurs, avant qu’elle ne rouvre la bouche pour s’exprimer.

« Oh ! Votre voisin est voyant ?, une lueur d’étonnement dans le regard, Grace paraissait réellement étonnée, comme si l’instant d’avant Elvira le lui avait appris, et tandis qu’elle parlait, la suite du discours d’Elvira lui revenait par morceaux, un grand avenir ? Enfin Elvira, personne n’a besoin d’être voyant pour… »

Soudainement, Grace s’arrêta. Se tournant brusquement vers Elvira, elle riva ses yeux de glace dans les siens avec une sincère expression de surprise. Elle avait du mal comprendre. D’ailleurs, cela n’avait pas lieu d’être. Mais Grace était justement du genre à tirer des conclusions hâtivement, sans prendre connaissance de tous les faits. Ainsi, lorsque lui revint en tête très nettement les mots « j’avais passé la nuit avec votre frère », il ne lui fallut pas plus de quelques secondes pour comprendre le sous-entendu évident. Elle ne savait d’ailleurs quoi ressentir. Elle n’était pas préparée à ce genre d’annonce, et encore moins d’une manière aussi déguisée. Les battements de son cœur accélérèrent brusquement, et elle serra avec violence sa jupe, pour contenir son soudain trop plein de sentiments contradictoires. Elle n’était pas préparée. Elle ne pouvait pas, et ne voulait pas être préparée à ce genre de nouvelles.

Une Grace en colère valait la peine d’être rencontrée au moins une fois dans sa vie. Mais les domestiques n’en avaient pas très envie. Discrètement, Margaret quitta la salle. Et dans les yeux de Grace se mit à luire une étrange lueur. Pas de colère, pas de haine, pas de déception. Une lueur d’incompréhension. Elle était à mille lieu d’imaginer qu’il puisse se passer quoi que ce soit entre sa meilleure amie et son frère, peu importe les circonstances. Il lui semblait presque que c’était une sorte de trahison, une vile, une terrible, une affreuse trahison.
Dans d’autres circonstances, peut-être aurait-elle pris la nouvelle avec plus de philosophie. Par ailleurs, le moment jouait clairement en la défaveur d’Elvira. Les tensions entre Grace et Cutler étaient un facteur non négligeable dans ce genre de situation. Et si Grace l’ignorait encore, il se pouvait bien que sa grossesse agisse comme amplificateur. Elle inspira longuement, et afficha un sourire faussement mielleux, pour tenter de reprendre son calme.

« Elvira… ma chère amie… Je m’excuse, je crois que je n’ai pas très bien compris ce que vous m’avez dit… J’ai cru entendre que vous aviez passé la nuit avec mon frère, ridicule, n’est-ce pas ? »

Elle cherchait un démenti. Elle voulait avoir mal compris, et entendait son cœur battre dans son oreille à un rythme de plus en plus élevé. Agitant son éventail avec grâce, elle se garda bien, cependant, de montrer un quelconque signe de nervosité.
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Elvira von H. Beckett
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MessageSujet: Re: 5:00 PM ~~ Tea Time [Vivi]   5:00 PM ~~ Tea Time [Vivi] Icon_minitimeMar 15 Fév - 22:59

« Et puis, ma chère, vous me manqueriez, si vous retourniez à Londres comme cela… »

Elle lui manquerait ? Elvira ne sut exactement où se mettre. Mais elle était plutôt satisfaite. Un sourire sincère s’afficha sur son visage tandis que son regard s’éclairait gaiement, démontrant un profond soulagement. Elvira aimait lorsque ses proches lui avouaient clairement qu’ils ne sauraient comme mener leur vie sans elle. Qu’elle était indispensable à leur quotidien. Qu’on ne pourrait se passer d’elle aussi facilement – Egocentrique, ne trouvez-vous pas ? Elvira se doutait bien que Grace disait la vérité, après tout, pourquoi demeurerait-elle hypocrite sur ce genre de choses ? Elle n’avait rien à y gagner à lui mentir aussi impunément.

« Grace, vous me touchez énormément. » avoua la Gouverneure en buvant une gorgée de son thé légèrement tiédis et sucré, « Ce serait réciproque ma chère, s’il vous arrivait malheur, ou quoi que ce soit qui vous enlèverait à moi. Et puis – vous savez, je ne compte pas quitter Port Royal véritablement, je n’aurais jamais l’influence que j’ai ici, là-bas. C’est un tout autre monde. Nous avons toutes les deux des attaches en cette ville, et le moyen d’exécuter nos moindres désirs d’un claquement de doigt… »

Sur ces dernières paroles, Elvira laissa ses petits doigts survoler le plateau remplis de macarons de toutes les couleurs, avant d’en sélectionner finalement un en particulier. Elle l’amena avec délicatesse jusqu’à ses lèvres délicatement rosées, tout en finesse. Elvira ne put retenir un rictus, amusée, par ses propres propos. Elle ne voyait pas la vie aussi rose, aussi parfaite sans son influence au sein de la Royauté, ou de la direction de Port Royal.

« Oh ! Votre voisin est voyant ?, Elvira la jaugea du regard, tout simplement. Sans un bruit. Sans un sourire. Sans un mot. Tout commençait progressivement à lui venir à l’esprit, et la Lady en avait conscience, à son grand malheur. Elle avait crié victoire bien trop vite ! Sa petite information ainsi glissée indirectement, telle une onctueuse crème pâtissière entre deux épaisses couches de pâte sucrée, lui était finalement parvenue aux oreilles. Grace allait parler, exprimer son mécontentement, son désarroi, ou bien sa surprise. Et cela, Elvira le craignait plus que tout au monde. Déchiffrer un visage névrosé, une lueur de pure déception dans l’immensité bleutée de ces deux pupilles la foudroierait de plein fouet. Un grand avenir ? Enfin Elvira, personne n’a besoin d’être voyant pour… »

Son sang se glaça aussitôt. Elvira la voyait venir, elle la découvrait sous un nouvel angle. Jamais la blonde n’avait perçue une aussi grande frustration dans le cœur de sa meilleure amie, et jamais, elle n’aurait souhaité assister à cela, de toute manière. En voyant la domestique disparaître aussitôt par la première porte peint, Elvira se sentit aussitôt mal à l’aise. Comme si toutes les personnes auparavant présentes dans la pièce préféraient fuir plutôt que d’assister à une crise de leur bien aimée employeuse. Lady Grey éprouva la soudaine envie d’en faire autant, et de s’enfuir par la fenêtre. Mais pourtant, par respect pour miss Beckett, et parce que ce n’était absolument pas son genre de s’exciter ainsi en présence de personnes de la Haute Société, elle resta là. Stoïque, et les jambes bien droites, penchées très légèrement vers la droite, et les soyeux pans de sa robe bien mis en évidence sur le tapis hors de prix.

« Elvira… ma chère amie… Je m’excuse, je crois que je n’ai pas très bien compris ce que vous m’avez dit… J’ai cru entendre que vous aviez passé la nuit avec mon frère, ridicule, n’est-ce pas ? »

Toussotant légèrement, elle préféra s’emparer d’un macaron, plutôt que d’avouer à Grace qu’elle ne se trompait pas. Elvira prit la peine de réfléchir un long moment tout en mangeant. Grace trouvait l’idée ridicule, elle le lui avait avoué, sans aucune gêne. Mais ce n’était absolument pas ridicule. La Gouverneure ne souhaitait pas être en froid avec son amie, ce serait la pire des choses. Ainsi, l’hypothèse de rejeter l’entièreté de la faute sur Lord Beckett lui vint à de nombreuses reprises à l’esprit, car après tout, ce n’était que la vérité. Si elle tombait enceinte, ce serait de sa faute, et elle ne pourrait que l’en blâmer auprès de sa meilleure amie. Mais Elvira avait conscience d’être la seule personne plutôt proche de miss Beckett, la seule qui ne jouait pas avec son amitié, sa seule « amie » dirons-nous. Alors peut-être que la belle brune serait plus apte à passer l’éponge ? Personne n’aimerait se retrouver sans amis. Chez qui lui raconterait-elle ses dernières folies dépensières dans le cas contraire ?

« Grace… » commença Elvira, croisant ses mains, puis ses doigts contre le tissu vaporeux de sa longue robe. « Ridicule…En faite, à vrai dire, vous… » Elle se crispa en voyant le regard que dardait Grace sur sa personne. Il y avait bien trop de conséquences. « Vous avez raison ! C’est absolument ridicule, et ma chère, vous aviez mal entendu, je parlais de…Du frère de miss Wilde, vous savez, votre voisine, l’affreuse rousse ! Je me souviens d’ailleurs que vous la critiquiez en ma compagnie l’autre fois ! »

Lady Grey afficha un grand sourire, puis se leva et alla s’installer près de Grace, lui tenant les mains amicalement.

« Je l’ai recroisée récemment ! Elle m’a d’ailleurs confié qu’elle vous détestait. Vous vous doutez bien, que j’étais à deux doigts de l’exécuter ! » Un léger rire amusé enjoliva ses paroles, tandis qu’elle serrer fermement les doigts de l’aristocrate brune dans sa main. « Vous êtes tout ce que j’ai de plus cher, Grace, et je ne tolérerais guère le fait que l’on vous fasse offense. »

Lady Grey lui rendit un aimable petit sourire, forcé. La situation ne l’amusait plus, et son cœur battait si fort dans sa poitrine, à vive allure, menaçant d’exploser à l’intérieur de sa cage thoracique. Elle ignorait tout bêtement comment se montrer honnête envers une très bonne amie, chère à son pauvre cœur glacé. Tout avant était si simple, les mots sortaient d’eux-mêmes, sans qu’elle ne puisse les contrôler, et avec gaieté. A présent, ce n’était qu’avec amertume, et hésitation, qu’elle lui racontait ses derniers exploits ; surtout que cela la concernait indirectement. Ou directement. Elvira n’en savait plus trop où elle en était. Cette sensation oppressante la dévorait de l’intérieur, littéralement.

« Oh, et puis, Grace, pour revenir à votre…ahem, frère, très chère…Vous savez, il m’a récemment avoué qu’il pensait beaucoup à vous, et qu’il désirait vous pardonner… » mentit-elle, n’ayant en vérité jamais abordé le sujet avec le dit frère. Mais Elvira mentait à merveille, c’était comme une deuxième nature chez elle. « Cela me contrarie fortement que vous puissiez ainsi souffrir de son absence, je sais que cela vous dérange, mais que vous ne l’avoueriez jamais – Alors, je pense que je vais vous aider, ma tendre amie ! J’irais à votre place, arranger vos petits problèmes, et vous verrez, ce sera tellement plus simple après ! » En somme, Elvira ne risquait plus de se faire égorger pour sa coucherie. La Lady eut un vague sourire, confiante de son petit effet dramatique, et tenta de prendre Grace par les sentiments afin de s’assurer qu’on ne lui reprocherait jamais d’avoir passé la nuit avec Cutler. « Et puis, en toute honnêteté – serait-ce si dramatique que votre frère et moi – ce n’est qu’une simple hypothèse ma chère ! – puissions être en quelque sorte, ahem – proches ? »
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Miss Grace E. Beckett
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MessageSujet: Re: 5:00 PM ~~ Tea Time [Vivi]   5:00 PM ~~ Tea Time [Vivi] Icon_minitimeVen 25 Fév - 20:52

Lui arriver malheur… une chose à laquelle n’avait plus ou moins jamais pensé. Un instant pensive, elle songea soudainement à rédiger d’urgence un testament, puis chassa avec vigueur cette idée de sa tête. Elle ne risquait pas de mourir, franchement. Elvira avait raison. Grace ne voulait pas quitter Port Royal parce qu’elle y était adulée. Une occasion qui ne se présenterait pas deux fois. Elle en avait parfaitement conscience, et avait tout à fait renoncé à son pays d’origine. Sa seule crainte à l’heure actuelle était de devoir retourner à Singapour, pour une raison ou une autre. La correspondance secrète qu’elle entretenait avec son époux afin de réclamer de l’argent ne faisait qu’amplifier son angoisse. Une fois, il avait même eu l’audace de lui dire qu’elle lui manquait. Elle n’avait pas daigné répondre.
Elle adressa un sourire complice à son amie, acquiesçant à ses propos, comme si elles étaient seules au monde. L’influence était un pouvoir indéniable, et si celle de Grace ne s’exprimait que dans les modes vestimentaires, cela lui suffisait amplement. Qu’Elvira ait besoin de s’épanouir dans la politique, elle ne le comprendrait probablement jamais. Il lui semblait qu’il s’agissait d’une perspective tout à fait ennuyeuse et pénible. Mais elle n’en disait rien. Si son amie était heureuse comme ça, tant mieux ! Tout ce qu’elle demandait, c’était de ne pas y être mêlée. Ce genre d’activité était encore pire que les longues réunions chez la madame Mustter, qui pourtant était la personne la plus ennuyante de Port Royal. Un vrai somnifère.
Et puis la nouvelle était tombée. Tellement bien déguisée dans un flot de paroles discontinues que Grace avait failli passer à côté. Elle était sûre qu’Elvira avait du le faire exprès, mais avait-elle bien entendu ? Rien n’était moins sûr. Cela lui semblait tellement absurde et impossible qu’elle préférait demander confirmation. En espérant peut-être un démenti, qu’Elvira s’empressa de lui donner. Grace pensait en être soulagée, mais il lui sembla au contraire qu’elle ne ressentait ni soulagement ni consolation dans cet aveu. De un parce que le frère de sa voisine était vraiment très laid, et de deux parce qu’il lui semblait qu’Elvira avait été troublée par sa question. Pourquoi ?
De toutes manières, le sujet était trop déplaisant, et comme Elvira enchaînait sur sa voisine, Grace sauta sur l’occasion. Elle détestait cette Mrs Wilde. C’était une bourrique hideuse et débauchée, qui n’avait aucun goût pour choisir ses vêtements et qui s’entêtait à porter du rouge alors que cela jurait affreusement avec sa couleur de cheveux. Mais que cette espèce de mégère ose dire à tout va qu’elle la détestait… s’en était trop ! Vraiment ! Quelle… quelle gourgandine ! Elle n’était rien sans Grace. Si la jeune femme refusait de se rendre à ses salons de temps à autre, personne ne la fréquenterait. Quel manque de reconnaissance…

« Cette pauvre Mrs Wild ne sait plus ce qu’elle dit, grinça Grace avec un sourire sévère, elle n’est rien sans moi, et elle le sait ! Mais enfin Elvira, fréquenter cette famille c’est juste… enfin… vous ne devriez pas… son frère est laid. Vous deviez être vraiment dans un étrange état, pour accepter de passer la nuit avec lui. »

Grace avait presque retrouvé son état normal. Souriante, elle serra les mains d’Elvira avec un air faussement désespéré, avant de sourire de nouveau. Elle ne voulait pas qu’Elvira fréquente les Wilde. D’ailleurs, elle voulait qu’ils quittent l’île. Elle s’en occuperait dans les semaines à venir. Après tout, avec un peu de ruse, elle finirait par leur donner envie de regagner leur chère petite propriété dans le Hampshire. Mais alors qu’elle s’apprêtait à ouvrir la bouche, Elvira la devança.

« Me pardonner ? »

L’expression de Grace s’était figée dans une sorte de moue mi-surprise mi-outrée. Depuis quand était-ce elle qui devait se faire pardonner ? Elle n’avait rien fait du tout ! Mais visiblement, son frère était plus atteint qu’elle ne le craignait. Il était en tout cas hors de question qu’elle parle de lui, ou elle risquait de s’énerver. D’ailleurs, elle sentait déjà que ça la titillait, et que la moutarde lui montait au nez. Elle eut un geste lassé, pour éluder le sujet, qui passa malheureusement inaperçu.

« Non. »

Non à tout. Non, il ne lui manquait pas, et non, elle ne voulait pas que Elvira s’en mêle. Il était hors de question qu’elle s’excuse auprès de son frère, et il était hors de question qu’il lui « pardonne » pour quelque chose qu’elle n’avait pas fait. Elle n’ajouta rien. Elle faisait attention à éviter le sujet, et ce n’était pas pour rien. Ça la rendait furieuse, rien que d’y penser. Elle pinça les lèvres, et attrapa un macaron. Croquant avec lenteur dedans, elle fit mine de trouver soudainement les pans de la robe d’Elvira passionnant, et ne leva plus les yeux. Cependant, la dernière question d’Elvira lui fit avaler son macaron de travers. Décidément, son amie lui en voulait ! Toutes ces informations à la suite allaient lui faire faire une crise cardiaque, c’était certain ! Son pauvre cœur n’allait pas supporter ces chocs.

« Pourquoi voudriez-vous être une…’amie proche‘ de mon frère ? Ce n’est pas comme si…. »

Elle marqua une pause, pas certaine de ce qu’elle allait avancer. Peut-être était-ce le cas, finalement, peut-être que Cutler et Elvira avaient profité de toutes ces années durant lesquelles elle n’avait eu aucune nouvelle pour se rapprocher ? Cette idée eut l’effet d’une douche glacée. Elle était sûrement égoïste, de vouloir garder Elvira pour elle. De toutes manières, elle ne voulait pas d’un mariage entre eux. En d’autres circonstances, elle aurait trouvé des raisons de ce réjouir d’une telle situation. Si Elvira devenait sa belle sœur, elles appartiendraient à la même famille, après tout, ce qui en soit n’était pas une mauvaise nouvelle. Non, elle n’aurait pas détesté cette idée, quelques années plus tôt. Mais même hypothétiquement, il lui semblait que cette proposition était inconvenante, et désagréable à entendre. Elle ne voulait pas. Ils étaient adultes, elle ne pourrait pas les en empêcher, si l’envie leur en prenait. Elle se contenterait donc d’espérer que ça ne soit qu’une simple hypothèse tout à fait innocente.

« Ce n’est pas comme si la situation se présentait. Je vous en prie, ne parlons plus de mon frère, ce sujet est désagréable. »
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Elvira von H. Beckett
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MessageSujet: Re: 5:00 PM ~~ Tea Time [Vivi]   5:00 PM ~~ Tea Time [Vivi] Icon_minitimeVen 4 Mar - 19:41


Cette pauvre Mrs Wild ne sait plus ce qu’elle dit’, Elvira hocha la tête, feignant la culpabilité, ‘elle n’est rien sans moi, et elle le sait ! Mais enfin Elvira, fréquenter cette famille c’est juste… enfin… vous ne devriez pas… son frère est laid. Vous deviez être vraiment dans un étrange état, pour accepter de passer la nuit avec lui.

La jeune femme sentit ses lèvres se plisser en un nouveau sourire distrait. Comme si elle avait couché avec le frère de cette vieille chouette. Même sous la torture, elle se serait épargné ce difficile effort – Quoique d’après les rumeurs, cet homme semblait avoir un peu de mal à trouver chaussure à son pied. Elvira ricana à cette pensée, comme c’était évident le concernant. ‘Oh, détrompez-vous ma chère, il est fort influent, d’après les dires de son infatigable sœur.’ Elvira grignota un morceau de macaron, qu’elle venait de couper en deux part égales, ne souhaitant pas se goinfrer ainsi en le fourrant entièrement dans sa bouche. ‘Mais je confirme, Grace, cette femme n’est rien sans vous. Quelle hypocrisie, n’est-ce-pas ? Vous devriez lui témoigner votre colère, en la punissant de la plus odieuse des façons. Cela me ferait si plaisir !’ Joignant ses mains contre celles de miss Beckett, Elvira lui sourit sincèrement, impatiente de la voir prendre les devants et d’humilier comme à son habitude les personnes qui tâchaient leur paysage, leur monde rose, et parfait.

Me pardonner ?’ Visiblement, miss Beckett n’avait pas apprécié son initiative, bienveillante pourtant, et basée sur de bonnes intentions. Des intentions honorables. Celles de réunir un frère et une sœur, afin d’assurer sa propre sécurité, ainsi que son bon plaisir personnel. Elvira n’aimait pas le fait que ces deux-là se refusaient mutuellement, cela devenait de plus en plus grotesque pour la Lady. Et ce n’était guère dans son avantage de les voir aussi butés l’un envers l’autre, à se bouder, tels des jeunes enfants, sur une histoire dont elle ignorait tout, absolument tout. Et la logique, serait que justement, comme elle n’en savait pas grand-chose, Elvira devait les laisser en paix, régler leurs petites histoires familiales, seuls. Mais lady Grey n’était pas ainsi. Elle n’était pas du genre à demeurer de marbre, stoïque devant ce genre de conflits fraternels. Elvira adorait, au contraire, se mêler de ce qui ne la regardait pas, de près, ou de loin. Mettre son petit grain de sel dans des affaires d’adultes, interdites, et de peut-être, changer le cours des choses lorsqu’elle jugeait cela nécessaire, et vital pour sa santé mentale. ‘Non.

Le mot, la fit automatiquement tiquer. Ses pupilles se dilatèrent, ses sourcils se froncèrent de frustration, puis, successivement, le coin de ses lèvres s’affaissa, faisant ainsi disparaître cet odieux sourire niais, voire cynique. Toute niaiserie, et amusement disparut de son pâle visage de porcelaine, rageusement. Comme une trainée de poussière qu’on nettoierait du revers d’un balai. ‘Non ?’ répéta Elvira, encore choquée de la réponse de sa tendre amie, qu’elle espérait naïvement inexistante, voire illusoire. Oui, ce n’était qu’une illusion, une hallucination, un rêve. Un cauchemar. Elle ne le lui avait pas dit. Grace ne lui avait pas dit non. Personne ne venait de le dire. Son cœur s’emballa aussitôt, et colérique, elle serra entre ses doigts ce petit macaron à moitié entamé, jusqu’à ce qu’il ne finisse par se transformer en une traînée sucrée de petits morceaux microscopiques d’un rouge vif, contenu dans le creux de sa main.

Je vois…’ susurra la Lady, peu après une longue minute de silence. Elle lâcha les restes de ce défunt macaron au sol, discrètement, dans son dos, de manière à ce que Grace Beckett ne s’aperçoive de rien. Il ne manquerait plus que cela. Qu’elle découvre cet excès de colère, d’impulsivité, et d’égoïsme. Elvira avait du mal à contrôler sa respiration, et le mot de Grace résonnait dans ses oreilles, telle une mélodie sans fin, se diffusant en son être méthodiquement, à son grand malheur. Lady Grey détestait qu’on lui refuse quoi que ce soit, qu’on lui dise non, de n’importe quelle manière. Cela la pétrifiait tant, et lui donnait des envies de meurtre, de massacre. Si elle ne se retenait pas, elle aurait purement renversé la table, répandant la majorité du plateau sur le tapis. ‘Et bien, ma chère, dans ce cas, je n’insisterais pas. Cela me contrarierait fortement, de vous offusquer ainsi, alors que ce n’en était guère mon intention.’ Reprit Elvira, souriant calmement. Elle chercha vainement à calmer ses ardeurs en s’emparant d’un nouveau macaron, le dévorant avec avidité, avant d’en prendre un deuxième, qui subit aussitôt le même sort que le précédent. Une curieuse envie de manger l’assaillit, peu après la colère, l’envie de masquer cette dernière en dévorant des petits gâteaux lui prenait assez souvent, ainsi – elle ne fit absolument rien pour se défendre.

Pourquoi voudriez-vous être une…’amie proche‘ de mon frère ? Ce n’est pas comme si…

La voix de Grace résonna à nouveau dans la vaste pièce, encore troublée, apparemment. Elvira resta muette, le temps de se remettre de ce refus catégorique. Et soudainement, une idée – une brillante idée la percuta de plein fouet. Elle avait besoin de se calmer, de diriger sa frustration vers quelqu’un, n’importe qui. Et ainsi, la solution à son petit désagrément lui apparue à l’esprit, bien nette et précise. Un sourire carnassier orna ses délicates lèvres rosées, tandis qu’Elvira prenait sa tasse pour terminer son thé.

Elle haussa un sourcil et fit mine de réfléchir un instant. Elvira préféra en rire, d’amusement. ‘Oh, mais je ne le voulais pas, Grace, allons ! Vous connaissez bien votre frère – Si quoi que ce soit à lieu, - bien entendu je ne sous-entends absolument rien. –ce ne serait que son idée–’ La jeune femme croisa les bras et scruta durant une brève seconde la tasse de thé, comme fascinée par les exquises peintures et reliures dorées de la coupe. ‘Si quoi que ce soit arrivait, vous vous douteriez bien du coupable, ma chère -- vers qui vous vous tourneriez ? Et je sais, j’en ai l’intime certitude, Grace, que jamais vous ne m’accuseriez. Je suis votre plus proche amie, après tout... Car à vrai dire, cela fait tellement longtemps, que votre frère ne m’avait pas -- témoigné un certain intérêt –’ Tout doucement, l’aristocrate menait le sujet, à la perfection, vers un dénouement qui lui plairait assurément. Un dénouement excitant, amusant, et très divertissant ! Comme elle avait l’habitude de le faire. Blâmer les autres à sa place, rejeter la faute sur le premier venu, par simple jeu. Elvira Grey était une personne absolument détestable et narcissique à souhait, et jamais, Ô jamais, elle ne se laisserait accabler de la sorte, surtout qu’à ses yeux, tout était de la faute de Cutler. Et entant qu’innocente, la délicieuse jeune femme savait comment gagner les faveurs de Grace, et de s’assurer d’être sous sa protection en un claquement de doigt. ‘J'ai été on ne peut plus patiente, Grace. Je vous l'assure.’ Elle se versa une nouvelle tasse de thé, en prenant la petite tellière, avant de s’amuser à bouger sa tasse tout doucement, de droite à gauche, faisant ainsi dévier le liquide ambré d’un coin à un autre. ‘Je n’épouse pas n’importe quel homme, Grace, j’espère que vous ne m’en avez pas voulu, d’avoir refusé la proposition de votre frère.

Elvira cessa de jouer avec sa tasse pour finir par la reposer sur la table. ‘Enfin, c’est un vieux souvenir, qui date de quelques années – ne m’en voulez pas de ressasser le passé, ma tendre amie. Je n’éprouve qu’un profond respect pour lui, et je vous assure que plus aucun malentendu n’arrivera à l’avenir, j’y veillerais personnellement.’ La jeune femme se mordilla légèrement la lèvre inférieure, cherchant un mensonge qui l’amuserait assez. ‘Pour tout vous dire, il m’a avoué me vouloir pour orner sa couche.’ Elle croisa les jambes, et prit une mine affligée. ‘Ma chère, votre frère dispose d’un tel manque de délicatesse – quel goujat, ne trouvez-vous pas ?

Lady Grey s’abstint de tout autre commentaire peu après ses derniers aveux, prononcés d’une voix fébrile, et simulant le choc émotionnel à merveille. Elle avait toujours si bien joué la comédie. Elvira rejeta discrètement une mèche de ses cheveux blonds de sa coiffure compliquée derrière son oreille gauche.

Ce n’est pas comme si la situation se présentait. Je vous en prie, ne parlons plus de mon frère, ce sujet est désagréable.’ Elvira acquiesça silencieusement, puis s’empara à nouveau des mains de sa douce amie, partageant sa douleur, et cette sensation si désagréable. ‘Je comprends, Grace. Et je vous promets de ne plus mentionner ce qui vous tourmente tant – Pardonnez mon indélicatesse.

Son regard s’ancra dans celui de Grace, avant de se baisser vers leurs mains pâles, jointes.

J’y pense ma chère, comment va Margaret ? Ma domestique ne cesse de me parler de la vôtre, cela devient plutôt frustrant…
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